Séparatisme : « La loi doit protéger la foi » déclare le président de la Fédération protestante de France

Lors de son audition au Sénat mercredi 27 janvier, François Clavairoly a à nouveau exprimé ses craintes à l’encontre du projet de loi « pour conforter les principes républicains ».
Les auditions de la commission des lois du Sénat sur le projet de loi « pour conforter les principes républicains » ont débuté mercredi 27 janvier avec l’audition de François Clavairoly, président de la Fédération protestante de France (FPF) .
Le président de la FPF a commencé par rappeler le plaidoyer des protestants publié le 4 janvier dernier intitulé « Plaidoyer contre le projet de loi : le protestantisme alerte et conteste ». Si il a souhaité affirmer à nouveau sa volonté de défendre les principes républicains, François Clavairoly a également exprimé ses craintes à propos d’un projet de loi qui pourrait avoir un impact sur la liberté de culte.
D’après lui, la position des protestants à ce sujet tient en quatre mots : Alerte, Intelligence, Propositions (les quatre propositions faites par la FPF) et Promesse (républicaine).
« L’alerte du protestantisme et son plaidoyer ne sont pas une posture » a-t-il déclaré gravement. Il estime que ce projet de loi « accumule une série de contrainte et d’obligations » et ce pour la « première fois depuis 1905 » et qu’il « oublie l’esprit libéral du rédacteur de la loi 1905 ».
Un « esprit libéral » que le président de la FPF résume en citant une phrase d’Aristide Briand :
« La loi doit protéger la foi, aussi longtemps que la foi ne prétendra pas dire la loi. »
C’est à la première partie de cette citation, qui évoque un devoir de protection de l’état envers la foi, auquel François Clavairoly veut « rendre attentif ». Il a notamment évoqué les effets collatéraux de ce projet, affirmant que « c’est la liberté même du culte qui est touchée ».
« C’est la première fois que je défend la liberté de culte » a déclaré le protestant, ajoutant qu’il n’aurait jamais imaginé que « cela puisse arriver » en France.
Le pasteur a aussi demandé à ce que les musulmans ne soient pas stigmatisés par ce projet de loi tout en dénonçant une instrumentalisation des évangéliques pour éviter de viser l’islam.
« Le protestantisme est d’accord pour lutter contre le radicalisme islamiste, mais il ne faut pas se tromper de cible. »
Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman a également été entendu par le Sénat mercredi. Les auditions vont se poursuivre mercredi prochain avec d’autres représentants du culte. Le projet de loi sera ensuite examiné en commission au Sénat à partir du 17 mars puis en séance publique la semaine qui suit.
Camille Westphal Perrier
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